Chapitre A : TENVISSIMIS EST PRINCIPIVM TEMPORIS.

Citation :

Segmentum Obscurus, Secteur Calixis, Sous Secteur de la Périphérie.

Il y a un millénaire, la Périphérie, sous secteur de ce qui allait devenir le secteur Calixis, grouillait de vie et d'activités. C'était l'avant poste de l'Imperium conquérant, expansionniste, en provenance du secteur Scarus. Au dessus de Sinophia, des centaines de vaisseaux Libres-Marchands venaient s'avitailler, commercer, pour explorer, piller et conquérir en Son Nom.
C'était de là que la Croisade d'Angevin s'élança pour noyer les étoiles du sang des xenos, briser leurs autels impies et leurs reins, planter l'aigle bicéphale sur les ruines et les cendres de leurs empires et sauver des millions d'âmes païennes, par la foi et le Prometheum.
Ce fut là que maints faits de gloire furent écrits dans les chroniques. Là ou les grandes dynasties, comme les Razgriz, les Haarlock, les Sabrehagen ou les Sinos écrivèrent de nouvelles pages glorieuses de leurs histoires.
Mais de tous, le plus grand héros et conquérant de la Périphérie fut le Duc Severus le Premier.
Severus le Premier, celui qui débloqua l'accès aux Marches de Markayn en vaporisant les océans xenos maudits de Cantus Extremis. Severus le Premier, découvreur de la route aetherique entre Dreah et Iocanthus.
Severus le premier, qui fit sortir de l'Aethyr son vaisseau amiral attaqué par une terrifiante bête du warp aux milliers de tentacules, large comme un croiseur, et alla la vaincre en personne en un combat singulier, lui arrachant un œil crystallin de plusieurs mètres de haut, valant la rançon d'un Haut Seigneur de Terra.
Severus le Premier, vainqueur de la Purge de Cyclopea Nine, de la Tête de Pont de Kulth, de la Retraite d'Avitohol puis de leur Reconquête, des Guerres de Cendre sur Sisk, et de la Seconde Bataille de Kulth.
L'homme qui aurait du devenir le Maître de guerre à la mort d'Angevin, et le futur gouverneur sectoriel, s'il n'y avait eu Saint Drusus.

Rongé par l'ambition, puis l'envie et le dépit lorsque ses complots échouèrent, Severus tomba dans l'oubli, sa vanité ternissant à jamais ses hauts faits.
Et les générations passèrent, ainsi que les siècles. Mais la lignée de Severus n'oublia pas. Et l'ambition déchue tourna au fiel, au ressentiment. Puis au complot, et à la trahison.

Au bout d'un millénaire, par le hasard des choses, et une ambition sans borne, Severus le Treizième parvint a reprendre le trône de son ancêtre, comme gouverneur du sous-secteur de la Périphérie. Un sous secteur retourné en partie à l'ombre, mal exploré, mal exploité, servant juste de zone de transit pour le commerce vital entre les secteurs Calixis et Scarus. Un oubli relatif parfait.

Dans l'ombre, il complota, contre la juste autorité de Son Administratum, pour assurer la sécession d'une partie de Son Domaine. On murmure qu'il alla jusqu'à s'associer à de vils xenos pour les retourner contre les pieux citoyens de l'Imperium, semant la terreur et la discorde, pour faire porter la juste colère de Ses Sujets contre Ses Adepta.
Il y a quelques mois, profitant de l'apparition inopiné d'une importante Waaaagh Ork, Severus révéla sa traitrise, et déclara la sécession de la Périphérie, sous le nom de Dominion Severian.
Et le frère se tourna contre le frère, les xenos s'attaquant aux domaines de l'Homme, alors qu'on cherche à dérober des milliards d' âmes de Sa Lumière.

Le secteur Calixis ne pouvait bien entendu ne pas réagir. Les Régiments de la Garde Impériale furent mobilisés, les Flottes de la Navy redéployées, et des demandes d'assistances envoyés à tout les Pairs de l'Imperium connus : Maîtres de Chapitres, Seigneurs Inquisiteurs, Libres Marchands, et bien d'autres encore.

Parmi ceux-ci, il était une dynastie de Libres Marchands, qui avaient des intérêts dans ce sous-secteur, et des forces disponibles à proximité. Et l'appel fut entendu.

La BOUDEUSE, vaisseau de commerce de la glorieuse dynastie de libre-marchands des Razgriz, reçu des nouveaux ordres. Sachant que leur route commerciale usuelle, entre Ultima Scarus et la Périphérie, se trouvait menacé par le tout récent conflit, elle reçut l'ordre de se mettre à la disposition des forces du Front de la Rotation, afin d'aider les Forces Impériales en présence, de défendre les intérêts dynastiques dans la Périphérie, et de profiter de toute opportunité d'accroitre la renommé et la fortune des Razgriz.

Nous sommes au jour de l'an de la huit cent seizième année du quarante et unième millénaire.

Et pour la Périphérie comme pour la BOUDEUSE, et comme bien d'autres malheureux endroits de cette galaxie en proie aux luttes et au tourment, sous le rire moqueur de biens sombres dieux...

IL N'Y A QUE LA GUERRE.

Citation :

Secteur Calixis, Sous Secteur de la Périphérie, orbite de Sinophia , 001816M41.

Le voyage depuis Ultima Scarus avait été sans histoire, si ce n'est long et quelque peu usant par les nerfs, sans les escales usuelles. Mais la BOUDEUSE était entre de bonnes mains, et c'était un bon vaisseau.
Les runes du Champ Geller passèrent de l'orange vigilant au vert de repos, alors que le clipper stellaire de classe Orion acheva sa transition entre les sombres royaumes du Warp, pour rejoindre l'espace réel. Selon les protocoles standards, avec l'aisance que donne une routine bien huilée, les commandes furent transmises depuis l'Occulum pour être rendues à la passerelle. Les baies hermétiques qui couvraient chaque hublot s'ouvrirent lentement, révélant une vue bienvenue, après ce long voyage en espace clos.
Les augures se mettaient déjà au travail, afin d'identifier le système ou venait d'arriver le vaisseau, et à quel distance, même si dors et déjà, les transmissions vox captés par la BOUDEUSE signalait la présence en un système impérial, qui semblait bien être celui de Sinophia.
Bien vite, les augures confirmèrent cette première impression après avoir confirmé réception des messages des balises d'identification du système, et annonçant la présence de plusieurs dizaines de vaisseaux, la plupart en orbite d'une station orbitale de classe RAMILES tout récemment emmené en cet endroit, pour servir de poste avancé à la croisade de la Rotation. Deux Grand croiseurs, les célèbres LOCI VERITA LUX et LOCI VERITA LUMEN, et deux Cuirassés, : le AD GLORIAM IMPERATOR, le CHARIOT OF FIRE, et bien entendu le vaisseau amiral de battlefleet Calixis, le FIST OF ADAMANT, s'y trouvaient à quai, parmi d'autres vaisseaux de lignes et leurs escortes.
Vous êtiez donc bien arrivé à destination, et à quatre jours de voyage intra-système avant de pouvoir, comme convenu, vous présenter auprès du haut commandement de la Croisade pour vous intégrer à l'effort de guerre impérial.

Citation :

En gros, vous avez quatre jours IG pour vous faire vos presentations et autre rp de fraternisation. Par ailleurs, la Boudeuse étant votre vaisseau, je vous laisse déterminer de vous même l'ambiance à bord,à la différence de l'Ex ou c'était Lony qui s'occupe de ce genre de choses.
Je tiens à rappeler à cette occasion que la Boudeuse est un vaisseau hanté. je suis prêt à accepter une interprétation intéressante de votre part sur la manière dont cela peut se manifester à bord ; si vous n'en avez pas, j'en ai quelque unes mais cela vous plaira peut être moins

Le ronronnement des moteurs fluctua trés légèrements et le générateurs changea de régime pendant la transition hors du Warp. En quelques minutes, le vaisseau retrouva la configuration énergétique nécessaire en espace conventionnel, les cogitateurs enregistrèrent le changements et les techniciens qui leur étaient assignés les reconfigurèrent un à un pour la nouvelle situation du bâtiment.

Certes, au bout d'un moment, c'était un balais auquel on se faisait et qui ne présentait plus qu'un intérêt limité, à peine ravivé en cas de légère imperfection, ou menu soucis.
Bien sûr, un Capitaine d'arme, ou le Capitaine en personne, pouvait réclamer un exercice pour imuler une sortie en zone hostile....
Mais globalement, à force, l'intérêt diminuait, même pour le plus accro des représentants de l'Adeptus Mechanicus.

.... Pour ce qui concerne le Magos Cooper, l'intérêt n'avait, pour le coup, jamais été véritablement évident.


Au moment où la Boudeuse quittait le warp, le Magos était dans ses quartiers à compulser d'obscurs ouvrages de l'ordo Calculus et tentait de reproduire un diagramme complexe...
Il s'agissait là d'un diagramme représentant un échange efficace dans la réaction de Warnard.... Et c'était encore plus compliqué quand on avait pas le droit de comprendre...

Code:

... Pourtant, ce shéma est récurent.... je l'ai déjà vu dans un Diagramme de
Miells, à T=5.....

Frustré, le Magos Cooper reposa sa plaque de donnée et regarda l'horologium de ses quartiers.
Dans dix minutes, il serait l'heure de manger, et il était largement temps de se mettre en route. Il avait horreur d'être en retard dans son planning !!

Le Capitaine d'Armes de la Boudeuse , Pacharmin Rajahmanshour, s'éveilla de sa transe méditative au moment où "son" vaisseau quittait l'immaterium pour regagner le bon vieux vide spatial et que les baies d'obturation se relevaient.

Les moments passés dans le warp n'étaient pas ceux qu'il appréciait le plus et la transe de méditation orientale l'aidait à garder son calme et les idées claires. Cette technique lui avait été enseignée par sa mère et c'était un des plus agréables souvenirs dont il en gardait.

pense:

pensa Pach'.
C'est vrai que les retours dans les parages de Sinophia étaient toujours sympas, beaucoup plus que l'arrivée sur la planète elle même, sauf si l'on adorait les déluges.

Il se leva et alluma machinalement son électro-cigare faisant rougeoyer les leds se trouvant à son extrémité.
Il laqua comme à son habitude ses cheveux, prit une tenue décontractée sous forme d'un Kurta brodé aux armoiries des Razgriz, en prévision du repas que les officiers supérieurs ne manqueraient pas de prendre ensemble comme chaque fois qu'un saut warp se terminait bien.

Il ouvrit le canal vox de ses officiers en second:
"Lieutenants, ici votre Capitaine. Comme vous le savez déjà, les augures nous indiquent que nous sommes à quatre jours de notre mise à disposition pour l'effort de guerre à venir.
Profitez en pour mettre les troupes en ordre de bataille et que leur présentation ne laisse pas à penser que nous sommes à négliger.
Je passerai plus tard faire une première inspection.
Ne me décevez pas!
Terminé"

Les lieutenants acquiescèrent avec empressement les uns après les autres.

Basculant sur le vox des officiers du Premier cercle, il annonça
"Pach' à l'inter.
A table!"

Il adorait les faire sursauter, tant pis si certains n'appréciaient pas.
Il sortit de son lieu de vie et se mit en route pour rejoindre leur mess privé

Dana’el, la Boudeuse

Le caisson de navigation émit un petit bip, une lumière passant du rouge au vert. Des gaz s’échappèrent de tuyaux qui alimentaient la Navis en oxygène pendant le trajet dans le warp. Quelques secondes plus tard, Dana’el sortit, détendant les muscles de ses bras et de ses jambes, prenant une grande inspiration.

C’était toujours une joie indescriptible de plonger dans les profondeurs de l’inconnu et de se sentir seul maître du vaisseau. La Boudeuse n’était pas le bâtiment qui faisait le plus rêver mais il était fier. Il était facile à manœuvrer et elle se sentait une connexion avec lui.

Son Œil était fermé et son masque reprenait petit à petit sa forme initiale, dissimulant aux yeux de tous les stigmates de son pouvoir. Immédiatement, ses aides arrivèrent, la dévêtir et la lavèrent puis lui enfilèrent des vêtements propres. Cela aidait souvent à se sentir mieux après un voyage assez long mais cette fois-ci Dana’el sentait une excitation qu’elle ne reconnut pas. C’était dans l’atmosphère, c’était diffus… En même temps, cela ne semblait pas forcément venir du vaisseau mais c’est comme si de nombreux Navis se trouvaient dans les parages.

Elle se rappela à ce moment-là qu’ils étaient censés rejoindre une flotte. Cela semblait tellement lointain et pourtant le briefing ne datait que de quelques jours.

Elle expira profondément, faisant le vide en elle et se concentrant sur les tâches qui l’attendaient dans les prochains jours et soudain retentit un sonore « A TABLE ! » par le communicateur réservé aux officiers.
Nombreux furent les serviteurs du manoir à sursauter. Dana’el souffla pour exprimer son mécontentement. Pourquoi donc fallait-il que tous les capitaines d’armes de cette galaxie fussent des rustres sans la moindre éducation ? L’homme en lui-même semblait compétent et honnête mais franchement !

- Je me rends au mess des officiers pour le souper. Tenez-moi au courant de tout incident comme d’habitude.

Elle sortit, accompagnée d’un unique serviteur et se dirigea vers le mess des officiers.

Quand le Magos Cooper entra dans le mess des officiers, convention sociale dûe à son statut prééminent, il s'installa à sa table, à sa place....

- Bienvenue Révéré Magos, que puis-je vous offrir ?

Le laquais portant la livrée Razgriz s'inclinait respectueusement devant le représentant du culte Mechanicus.
Une convention sociale que le Magos Cooper trouvait rpofondément inutile... mais comme il s'agissait d'une convention sociale...

Code:

Nous sommes Lundi.

Le laquais ne semblait pas comprendre.

- Je vous demande pardon Révéré Magos, mais... je... ne comprend pas.

Code:

Nous sommes Lundi et il s'agit du Dîner. Le Dîner du Lundi, c'est ragout de Grox aux pointes de Sibelium.... Comme nous sommes au dîner du Lundi, je veux un râgout de Grox aux pointes de Sibelium....

- Euh.... Je... je vais voir s'ils ont... euh...

Il s'nclina et disparut.
Le magos, de son côté, passa son irritation sur ses couverts. Le ragout de Grox aux pointes de Sibelium convenait à 100% à ses apports énergétiques, liquides et minéaux à ce moment de la semaine, revitalisant son complexe système cérébral, surtout après une pareille séance de travail.

Dana’el,

La porte du mess des officiers s’ouvrit et le serviteur invita la jeune femme à entrer. Elle portait une longue robe blanche portant de complexes motifs dorés et son habituel masque sur le visage. Apercevant le magos déjà installé et martyrisant un pauvre serviteur, elle le salua de la tête.

- Honoré Magos Cooper, je suis ravie de vous voir. Vous serez je pense satisfait de savoir que le vaisseau s’est parfaitement comporté lors de notre passage dans l’Immatérium. Comme d’habitude.

Elle vint prendre place, là où cela lui chantait. Elle ne cherchait pas une place privilégiée ou près d’un officier en particulier. Elle avait simplement faim et était fatiguée du trajet dans le Warp. Elle fit signe au serviteur qui s’occupait des repas et se contenta de commander la même chose que Cooper.

Code:

N'est-ce pas !

Bien sûr que ca s'était bien passé, il avait supervisé lui-même les procédures, le Magos en titre du bâtiment était un idiot dont les qualifications étaient une vaste blague.
Le sourire de contentement du Magos était évident.

Code:

... Ce n'était pas bie difficile, à partir du moment où on écarte les incompétents, les variables trop hasardeuses, et les erreurs humaines....

Et par les rouages du Magos Hawking, ce qu'il pouvait y en avoir, des erreurs liées à l'élément humain !

Code:

Bientôt, j'espère pouvoir éliminer TOUT risque de ce côté là, d'ailleurs.

Pach' rejoignit le mess des officiers et avant d'entrer alluma le bouton du côté droit de son électro cigare. Une senteur de tabac s'éleva aussitôt dans les airs.
C'était un simple gadget qui n'avait rien de toxique et protégeait ses poumons ainsi que ceux de ses compagnons de fortune...enfin, s'ils en avaient encore!

Il pénétra à l'intérieur de la "cantine", son lieu de détente favori, et commença par saluer ses pairs.
Le masque de porcelaine porté par la Navis Primaris, lui faisait toujours l'effet de s'adresser à un mur et le mettait mal à l'aise.

pense:

"Bonjour Dana'el...euh, Révérée Navis Primaris" fit Pacharmin.
Il avait toujours du mal à employer les titres et fonctions de chacun en s'adressant à eux. La simplicité était son fort.
"Merci pour ce saut une nouvelle fois parfaitement maîtrisé."

Avec eux depuis quelques mois, remplaçante du précédent Navis défunt suite à un échange commercial un peu douteux qui avait dégénéré en échange de mauvais sentiments, elle avait eu d'abord beaucoup de mal à côtoyer les autres membres du vaisseau. On ne pouvait pas dire qu'elle s'intégrait, mais elle faisait des efforts visibles.
Le fait qu'elle "honore" de sa présence le repas traditionnel d'après saut en était une preuve.

Le Capitaine avait été clair à son sujet: "vous devez la choyer" puis il avait ajouté un peu plus spécialement à l'attention de son Capitaine d'Armes "en tant qu'officier parmi les plus ancien à bord, Pach', tu auras la tâche de t'en assuré!"

Pach' la Tâche! pff, le mot s'était diffusé en un rien de temps sur la Boudeuse et il croisait de temps en temps des personnes qui souriait en le regardant. Au bout d'une semaine, il avait fait un exemple sur un jeune sous officier de la garde, surpris à ce sujet en conversation avec un troufion de base. 3 coups de son fouet grox donné devant la compagnie rassemblée en entier avait suffi à ramener l'ordre et la discipline.

Puis il se tourna vars l'autre occupant de la pièce, enfin, l'autre occupant d'importance, bien entendu
"Magos Cooper, je vous souhaite le bon appétit"

Pach' ne savait pas trop quoi penser de ce personnage embarqué rapidement lors de leur dernière escale stellaire, mais qui ne resterait pas forcément longtemps avec eux, si sa mission d'importance dans la Périphérie ne les concernait pas...sauf si elle était liée à la guerre venant de se déclarer.

"Vous n'êtes pas venu avec le Magos Rosenkrantz?" ajouta-t-il en parcourant la pièce du regard, pour voir s'il ne se cachait pas quelque part.
Rosenkrantz était un con fini et Pach' ne l'aimait. Mais bon, le Capitaine devait bien l'apprécier pour quelque chose.

Cooper avait pour lui d'être moins à cheval sur les principes que son homologue...sur certains points, mais il était encore trop tôt pour en être assuré. Et puis son filtre vocal lui faisait grincer des dents et Pach' n'aimait pas trop ça car le serrage de ses mâchoires abimait son électro cigare.

Il prit place à table, s'asseyant en prenant ses aises et demanda aux deux autres
"Trinquerons nous une première fois en attendant l'arrivée du Capitaine pour le repas?

- Marcel, apporte l'amasec"

Le serviteur ne s'appelait sans doute pas Marcel, mais pour Pach' s'était un bon moyen d'appeler les serviteurs tous par le même prénom, comme ça, ça lui faisait une chose de moins à se rappeler, tout en donnant un petit coté convivial à la conversation avec le dit serviteur.

Il tira une "bouffée" de son cigare, une odeur de tabac planant autour de lui

L'entrée du capitaine d'armes avait été à l'image de celui-ci, bruyante et enfumée. Mais il avait l'air d'un homme bien.

- Je vous souhaite le bonjour Capitaine! Je vous remercie, c'était un voyage somme toute bien tranquille. J'espère me montrer à la hauteur lorsque les circonstances seront plus défavorables.

Elle parlait d'une voix douce dont on ne pouvait déceler si c'était un léger contentement ou une timidité maladive qui lui donnait ce ton.

Elle fut servie et contempla son assiette quelques secondes avant de s'emparer de sa fourchette. La partie inférieure de son masque se rétracta et elle commença à manger lentement.

- Je vous prie de m'excuser de ne pas attendre tout le monde mais je n'ai rien mangé de consistant depuis deux jours. Quelles sont les nouvelles à bord? Il faut dire que j'étais concentrée sur bien d'autres choses et j'ai bien du mal à me remettre les idées au clair.

Allons bon, des commérages...

Code:

Saviez-vous que 10301 est nombre fascinant ? Il s'agit à la fois d'un nombre premier mais également d'un palindrome. Additionné, on obtient 5, ce qui est également un nombre premier... et quand on les multiplie, on obtient 3, soit un autre nombre premier...

Et à en croire le ton du Magos et les éléments de sa physionomie permettant de déterminer une expression, il trouvait réellement cela fascinant.

Code:

... 5 est un nombre si remarquable, ne trouvez-vous pas ?

-Non.

La réponse de la jeune femme fut ferme et définitive. Et d'autant plus qu'elle se moquait réellement de ce fichu nombre.

- Je comprends que vous soyez fasciné par ces détails mais je suis désolée de vous dire que je suis plus intéressée par votre personnalité, ce qu'il en reste du moins que par vos mathématiques.
D'autre part, pour revenir sur vos considérations sur les humains, que pensez-vous de la théorie du chaos, stipulant que tout changement est dû à une part d’irrationalité? Et quoi de plus irrationnel qu'un humain? Hors, c'est cela qui permet l'évolution. Et l'évolution est bien plus intéressante à observer que l'immobilisme.

pense:

"Mais je vous en prie Dana'el, faites donc, je comprends bien que vous soyez affamée...enfin je le crois!
Mais s'il vous plaît, ne m'appelez pas Capitaine devant le Capitaine, je ne voudrais pas qu'il en prenne ombrage. Appelez moi Pacharmin ou Pach' tout simplement, quand nous sommes entre gens de bonne compagnie"

Puis la conversation dérapa!

D'abord le Magos Cooper fit des élucubrations avec des chiffres et pendant que la Capitaine d'Armes réfléchissait au sens même de la question (sans vraiment voir de quoi il voulait parler, il faut bien l'avouer!), la Navis lui répliqua vertement et parti dans un raisonnement encore plus complexe pour ses pauvres neurones.

pense:

Il se concentra sur son verre d'amasec, mais le vida lentement, pour encore mieux savourer la seule bonne chose qui restait dans cette salle

- D'accord cap... Pacharmin. C'est vrai que ce raisonnement se tient. j'y veillerai dorénavant.

Voyant le capitaine d'armes enfiler son verre tout seul, elle poussa le sien vers lui pour qu'il lui remplisse.

- A la Boudeuse!

Elle leva son verre et le vida d'un trait. Si vite qu'on avait l'impression qu'elle n'avait même pas fait une pause durant l'ingestion de son plat. Sous son masque, elle attendait la réponse de Pacharmin a sa question ou la répartie du Magos qui ne saurait tarder.

Le regard de Pacharmin s'illumina de nouveau lorsque la Navis Primari de la Boudeuse lui tendit son verre et s'enfila la dose d'amasec sans verser une petite larme, quoiqu'il ne pouvait vérifier ce petit détail à cause du masque.

"Vous savez Cooper, moi les chiffres j'y comprend pas grand chose, à part quand ça me sert à calculer une balistique sur une cible à 300 mètres avec un vent de 18 nœuds par 25° de travers arrière, alors les palindrônes et tout ça...

Quand à votre question Dana'el, l'immobilisme tue!
Il faut toujours être en mouvement. Avoir un temps d'avance sur son ennemi, voilà qui fait la différence. Il faut toujours évoluer, savoir s'adapter à ce que l'on va découvrir, sinon, bye bye et bonjour à l'Empereur Dieu, qu'il garde mon âme quand j'arriverai."

Il leva son verre et porta le toast
"A la Boudeuse!"

Le Magos observa ses interlocuteurs en clignant des yeux... ne sachant pas trop comment réagir. La navis lui parlait d'implication chaotique dans une équation... ce qui avait de quoi lui faire vriller les engrenages, pendant que le Capitaine d'arme lui parlait de toute bête application balistique... sans préciser référentiel, densité de l'atmosphère ou autres forces à prendre en compte....
.... Comment pouvait-il l'aider s'il était aussi vague !

Code:

Si je devais donner mon avis sur le sujet... je pense que mon sujet de covnersation était nettement plus interessant.

Mais on lui avait dit de ne jamais froisser un navis... aussi tenta-t-il un sourire, qui avait plus des airs de grimace horribles sur son visage hautement amélioré.

Code:

Quant à trinquer avec vous, je ne peux pas... Bien qu je comprenne les vertus hautement cohésives de ces conventions sociales, je ne bois pas d'alcool... je l'ai promis à ma maman.

- C'est votre droit Magos Cooper. J'imagine que vous le trouvez intéressant puisque vous avez jugé bon de nous en rebattre les oreilles. Après, comme je le demandais, après ces quelques jours coupée du monde, j'aurais été satisfaite d'entendre les nouvelles du vaisseau mais apparemment il n'y en a pas.

Elle tourna la tête vers Cooper, celui-ci se trouvant devant le regard sans expression du masque nacré.

- C'est intéressant cela. Les concepts familiaux vous sont encore permis? Tout cela n'a pas été remplacé par la croyance omnimessianique?

Elle semblait réellement curieuse du fait.

Code:

Il se trouve que je ne suis pas né selon un processus... optimisé. Ma mère a cependant trés vite noté mes capacités et a été voir un représentant du culte de l'Omnimessie, qui a quantifié mon intelligence comme largement au dessus de la plupart des gens...

Il eut, pendant une fraction de seconde, une lueur de supériorité qui n'avait pas d'objet particulier, ce sentant finalement supérieur à à peu prés tout le monde.

Code:

J'ai été le plus jeune Technographe enregistré dans toute nos archives, le plus jeune apprenta, également, et le plus jeune magos confirmé par son maître.... mais cela avait un prix... on m'a interdit de rejoindre les autres dans les logements collectifs avant que j'atteigne l'âge minimum...

La nuance de regret et la pointe enfantine semblant dire "c'est pas juste" tansparaissait dans ses propos malgré son filtre vocal.

- Je pourrais presque vous envier. Vous savez, il n’est pas forcément évident de grandir dans un cocon familial trop…présent. Être une Primigenes est un honneur mais parfois aussi, un fardeau. Les exigences sont très fortes mais il faut apprendre rapidement à s’en sortir.

Si Dana avait la tête un peu basse au début de sa tirade, elle releva la tête et prit de l’assurance au fur et à mesure que les mots sortaient.

- J’ai bien du mal à imaginer la vie d’un jeune Apprenta mais je suppose qu’elle n’est pas si éloignée que cela d’un jeune Navis : excellence et obéissance. En tout cas, il est agréable de savoir ce vaisseau correctement entretenu par vous et vos collègues. Bien, que fait le Capitaine ? Il se fait encore désirer ?

La jeune femme se tournait vers l’un des serviteurs, qui ne put que signifier par un geste contrit son ignorance.

Miriel avais du passer le plus clair de son temps à coordonner les patrouilles des Sororitas qui l'accompagnait, et les répétitions de la chorale pour la messe d'actions de Grâce en sortie du Vide à venir. Lors des dernière heures de traversée, elle s’accorda une petite pause dans ses appartements pour méditer.
Alors que la Boudeuse sortait enfin de l'Immaterium, la Sœur sortit de sa méditation, prit le temps de lire une dernière fois les rapports de patrouilles de ses Sœurs avant de sortir de sa cabine, non sans prendre son fidèle bolter et son épée tronçonneuse et d'avoir mis son armure énergétique, pour rejoindre le messe des officiers, pensant qu'il était temps pour elle de finalement faire connaissance avec les officiers du navire.

A son arrivée se qui semblais être la Navis et le Magos était déjà en pleine conversation, ainsi qu'un autre homme. Elle les saluât en s'approchant de leurs table.

- Bonjour messieurs, Madame. Puis-je ? Elle désignât une place libre a la table.

Elle détailla du regard chacun des officiers présent.

- Je ne pense pas que vous me connaissiez déjà, donc je vais me présenter. Soeur Miriel Nephily; je serais au poste de Primo-Confesseur à bord. Ravie de travailler avec vous.

A la condition bien sur qu'aucun d'entre eux ne présente de signe d'hérésie, et la Navis surtout avais intérêt à se tenir a carreaux, mais elle n'en laissait rien paraitre. Dévisageant presque la Navis ou du moins le masque qui cachait son visage, que pouvait elle bien cacher la dessous...

Dana regarda entrer la Sœur avec intérêt. Il était rare de les apercevoir et d'autant plus travailler de concert avec elles. La Dynastie Ragriz avait donc de puissants alliés.

- Mademoiselle. Je suis également enchantée de vous rencontrer et je nous souhaite à tous une heureuse collaboration sur la Boudeuse.

Sa voix était douce et posée mais il sembla à Miriel qu'elle soutenait son regard sans ciller, malgré le masque qui empêchait de discerner ses traits.

La porte du mess s'ouvrit

"Ah bonjour Capi..."
Mais non, ce n'était pas le Capitaine mais une femme. Et quelle femme!
Elle tenait plus de la déesse guerrière, armée jusqu'aux dents pour un simple repas d'après sortie de warp. C'était là une chose qu'il appréciait de voir, même si en cette première occasion, c'était un poil poussé!

Et ce n'était pas tout, c'était une bonne sœur! Une bonne sœur, oui, mais une sœur de bataille. Pach' ne l'avait encore jamais vue et il se demandait comment le Capitaine avait fait pour la lui cacher.

"Bienvenue à bord de notre humble Boudeuse, Sœur Miriel. J'en suis le Capitaine d'Armes et me nomme Pacharmin Rajahmanshour. Si vous le voulez bien , nous ferons simple, vous pouvez Pacharmin ou Pach'.

Marcel, apporte donc un verre à la dame"

Pendant que le serviteur se dépêchait d'obeïr, Pach' reporta son regard sur le bolter spécial qu'elle portait. Il était clair qu'ils avaient à leur bord une Soeur de bataille de l'Ordre de Notre Dame des Martyrs, comme l'indiquait sa livrée complètement noire.
"Avec vous et vos sœurs à notre bord, nous sommes sûrs que l'Empereur Dieu veillera sur la Boudeuse, pour qu'elle répande sa lumière dans les confins obscurs de notre secteur."

Le Magos ne pouvait manquer la présence de la Soeur de bataille.... mais contrairement à la majorité des gens ici, sa présence ne semblait pas franchement l'emplir d'une quelconque ferveur militante.

Code:

.... Bonjour...

Ca commencé à être particulièrement peuplé par ici, et il n'aimait pas quand c'était peuplé.
Ce qu'il lui faudrait, c'était un endroit pour manger tranquillement, sans perturbation, sans gêne, sans vis à vis... sans courant-d'air, sans avoir à tourner la tête pour fixer tour à tour ses interlocuteurs....

Et tout cet étalage de superstition ridicule....

Elle ne soutint pas plus longtemps le "regard" de la Navis, inutile de se lancer dans de longs duels de regard, surtout qu'elle devait avoir l'avantage d'un œil de plus. Elle tourna le regard vers Pacharmin qui semblais un peu trop enthousiaste depuis son arriver.

- Enchantée Pacharmin, bien sur que vous pouvez y jetez un œil.

Elle prit son Godwin-de'az et le posa sur la table, gardant néanmoins un œil dessus.

La réaction du Magos après celle du capitaine d'arme la surpris quelque peu, mais bien trop préoccupée par les mains de Pach' sur son bolter pour y prêter une réelle attention.

Il prit le bolter dans ses grosses pattes et l'examina avec un œil de connaisseur.

"Voilà une belle et bonne arme, Sœur Miriel!"

Il la lui rendit, non sans avoir pris soin d'ôter ses empreintes digitales en les essuyant avec un coin de serviette.
Si un jour, il devait y avoir un "accident" avec cette arme, il ne voulait pas y être relié