[size=150]Enfance
[/size]Gill Haddon est une brute. Né dans la fange de Scintilla. Son père était une lopette de camé et sa mère une chanteuse de bar prostituée. Il avait 4 frères et sœurs. Il ne supportait pas l’ambiance étouffante du clapier insalubre qui leurs servaient de maison. Lorsque son père en pleine descente se mit à voir des monstres sortirent du mur il prit son arme pour tirer sur ses mômes. Gill sut qu’il était temps de partir. Il n’avait que ses vêtements et le sang de sa famille sur ses pieds nus. Il était dans la rue et ne savait pas quoi faire.
Il est entré dès l’âge de 6 ans dans le gang des « hatters » et y a survécu jusqu’à sa majorité. C’est Lock, un gamin des rues rencontré le soir de sa fugue qui l’aida à intégrer le gang. Il y avait un endroit où dormir, de l’eau pas trop sale, de la nourriture chaude. Son parcourt fut typique de sa condition dans un premier temps : il fit d’abord guetteur, puis porteur de paquet, à 10 ans il fit son initiation et tua un quidam dans la rue. Gill Haddon organisa sa première « opération » à 13 ans – avec trois amis (Lock, Rook et Sarge) ils attaquèrent et braquèrent une station de métro peu fréquenté : bilan 4 blessés (Rook et Sarge) et 2 morts (Lock et lui). Son parcourt prend alors une tangente rare en s’attirant l’attention d’un caïd quasi-affranchi qui au gré d’un déménagement de cavale se trouva devenir voisin de quartier. L’homme qui se prénommait Franc Ramirez lui demanda un soir s’il n’avait pas du feu pour allumer son cigare. Ils passèrent quelques minutes à discuter. Celui-ci lui demanda s’il jouait au craps. Gill répondit qu’il ne connaissat pas. Franc trouva cela inconcevable et le força à venir avec lui pour apprendre à jouer.
Après ses « journées » à courir la sous-ruche il passa alors ses nuits à jouer au craps et aux cartes dans une arrière salle enfumé d’un bar avec le gotha criminel local. Des proxénètes, des bookmakers, des receleurs… Tous des gens qui normalement ne fréquentent pas les jeunes gangers – jugé trop violents, trop drogués et peu fiable. Avec le temps ces influences « mafieuse » firent leurs chemins dans l’esprit de Gill. Si le gang entretien le même esprit de fratrie et de famille que la mafia, et même si les chefs mafieux sont autant des brutes sanguinaires que les chefs de gangs… Eux ils vivent vieux. Gill fit rapidement le tour de ses fréquentations, seul ce type avait plus de 18 ans. Le chef de son gang avait 18 ans. Il vivait dans un squatte de camés et la plupart avaient la ch’touille. Ce Franc Ramirez avait presque 50 ans, il était en cavale mais avait de l’alcool de luxe, des femmes magnifiques, de l’argent, beaucoup d’argent.
Franc devint une sorte de mentor pour Gill. Il ne sut jamais pourquoi ce drôle de gangster bien habillé décida de lui offrir une éducation. Il lui inculqua la vie de malfrat, mais aussi à lire, à écrire, ainsi que des règles de survies strictes et dures, prônant la loyauté, le silence et la peur. Des choses précieuses qu’aucun de ses amis n’avait. Gill n’était pas stupide. Il n’était pas très brillant non plus mais selon Franc « Tu as la tête sur les épaules et tu sais quand il vaut mieux reculer que de risquer trop gros. Crois moi avoir du sang-froid et l’humilité de reconnaitre la supériorité d’autrui c’est les deux seules qualités dont tu auras besoin pour réussir. »
Lorsque Gill eu 16 ans Franc lui proposa d’accomplir des choses pour lui. Cela faisait déjà cinq années que l’homme était en fuite et planqué par son avocat dans la sous-ruche et il avait du mal à gérer ses affaires d’aussi loin. Gill serait un candidat selon lui parfait pour lui servir d’homme à tout faire.
« Gill. T’es un garçon futé. On est ami et je te connais depuis que t’es haut comme ça. Si tu accepte de me rejoindre et de suivre mes règles, alors je te promets que tu auras tout ce qui compte vraiment : l’argent. Je suis sûr que tu te souviens de quel gamin crève la faim tu étais quand on c’est vu la première fois. Tu te souviens ce que j’ai fait ce soir là ? Je t’ai donné un Trône et je t’ai dit : Avec ça tu auras tout ce que tu voudras. Je ne te promets ni plus ni moins.»
Gill était bien en vu pour succéder au nouveau chef de son gang, blessé par un cyber molosse lors d’une descente de l’Adeptus Arbites. Le lendemain il entra dans la planque du gang et cala une balle dans la tête de Berd Delucius, chef, blessé et drogué jusqu’aux yeux, des hatters. Personne ne lui disputa le leadership.
[size=150]Enquête
[/size]+++
Document en encart : Rapport résumé
- de Feydra Crimson à Sylvio Calgen.
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE.Marshall,
J’ai comme vous le souhaitiez infiltré la zone E9 de scintilla sous secteur Drusel afin de déterminer sur quel groupe notre attention devrait particulièrement se porter. Les activités des gangs dans la zone délimitée sont en tout point effrayant, aucunes rues et aucuns logements ne semblent exempts de criminalités. Néanmoins comme nous ne pouvons passer toute la zone au lance-flamme je vous recommande de porter votre attention sur un groupe en particulier. Ils se font appeler les « Hatters ». C’est un gang très ancien, plus d’une dizaine d’années, principalement composé d’enfants des rues ; la moyenne d’âge se situant aux alentours de quatorze ans. Ce groupe se distingue en de nombreux points des autres et ces pourquoi je le juge particulièrement dangereux.
1- Ce groupe est nombreux et organisé. D’après mes estimations ils sont près d’une cinquantaine de membres actifs et son entourage compte parmi quasiment toute la population de la zone. C’est le seul groupe de la zone à avoir une structure hiérarchique. Il y a un chef : Ze Grando et 3 lieutenants Rook, Lock et Sarge qui se partagent les activités de prostitutions, de ventes de stupéfiants et de rackette. Leur chef est une personnalité du quartier. Il est craint et respecter des autres gangs et la population locale lui apportent une sorte de « soutien » passif.
2- C’est le seul gang à mener des activités aussi variés. La plupart des autres groupes se contente d’un secteur d’activité. Les « hatters » font presque tout ce qui est illégales.
3- Le gang semble avoir des accointances avec le crime organisé. D’après mon informateur un affranchi sous-traite des missions délicates et dangereuses à Ze Grando. Ce fait semble typique des Hatters et ne touchent pas les autres gangs.
A l’heure qu’il est de mon travail et de mon analyse de la situation : Une opération de nettoyage des Hatters permettrait de réduire considérablement la criminalité dans la zone. Le temps que d’autres structures de type gang puissent reprendre l’ensemble de leurs activités sera long et nous permettra ainsi de mener d’autre opérations dans le secteur avec plus de facilité. De plus l’arrestation des meneurs pourrait nous amener des informations sur le crime organisé.
Arbites Feydra Crimson
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Note personnelle
- de Sylvio Calgen à Feydra Crimson
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE. D’autres rapports m’amène à partager votre analyse de la situation. Néanmoins, pour le moment, une action en force n’est pas dans nos priorités. Essayé d’en apprendre plus sur ce « Ze Grando » et élaborer des pistes d’opérations réalisables avec vos moyens actuels.
Marshall Calgen
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Rapport résumé
- de Feydra Crimson à Sylvio Calgen.
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE.Marshall,
Je tiens tout d’abord à m’excuser de ne pas avoir pu vous faire parvenir plus tôt ce rapport. Mais ces derniers mois ont été très riche en enseignement. J’ai suivie vos instructions et ai renforcé mon enquête sur le meneur des Hatters. J’ai pu rencontrer l’individu moi-même lors d’une soirée de beuverie organisé par le gang pour fêter l’initiation de nouveaux membres. L’individu de sexe masculin est de type scintilla standard hormis sa grande taille. Il m’a fait une impression largement différente de ce qu’on m’en avait dit. Je m’attendais à voir un psychopathe sanguinaire mais il s’agit plus ici de quelqu’un de calme et de modérer de prime abord mais sa réputation de personne impitoyable n’est pas usurper.
J’ai actuellement pu collecter des enregistrements vocaux de plusieurs membres des Hatters projetant des activités criminels mais n’ai pu en obtenir de la voix même de Ze Grando. Je continu a entretenir des contacts avec certains membres de ce gang en me faisant passé pour une recéleuse et marchande d’arme.
Toujours selon vos instructions, j’ai suite à cette soirée commencé à faire affaire avec le gang des Hatters dans le but de collecter des preuves. J’ai était ainsi mise en relation avec Ze Grando. Je pense que cet homme, malgré son jeune âge, est le seul vrai leader que j’ai pu rencontrer durant mon enquête sur les gangs. Généralement les chefs de gangs sont soit les plus fous, soit les plus sanguinaires, de la bande. Celui-ci est différent en cela qu’il instille le respect chez ses sbires et qu’il possède une véritable intelligence du crime.
Je réaffirme l’urgence d’une action en force contre ce gang qui selon moi prend de plus en plus la tournure d’une structure criminelle organisé de plus grande échelle.
Arbites Feydra Crimson
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Note personnelle
- de Sylvio Calgen à Feydra Crimson
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE. Arbitrator, j’aimerais que vous preniez contact avec cet individu et que vous recherchiez plus avant des possibilités de l’utilisé à nos propres fins dans la lutte contre le crime organisé.
Marshall Calgen
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Rapport résumé
- de Feydra Crimson à Sylvio Calgen.
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE.Marshall,
Toujours selon vos instructions j’ai pris contact avec l’individu Ze Grando. Après plusieurs semaines d’intenses efforts j’ai finalement, en jouant sur certaines de ses faiblesses, pu avoir de longs entretiens avec lui.
J’avoue avoir été grandement surprise de ce qui ressort de ses entretiens fait en toute confidence. L’individu est conscient qu’il n’a aucun avenir en tant que chef de gang et souhaite d’ailleurs se « ranger » des activités criminelles. Actuellement seul un sentiment de loyauté envers ses « lieutenants » l’empêche de vraiment abandonner son rôle. Je pense pouvoir faire de celui-ci un informateur de choix. Il possède une grande connaissance du crime organisé dans le secteur ainsi que des affaires en cours de son gang et des autres gangs sévissant autour de la zone E9 sous-secteur Drusel.
Avec votre autorisation j’aimerai lui proposer un marché en échange de sa collaboration.
Arbites Feydra Crimson
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Note personnelle
- de Sylvio Calgen à Feydra Crimson
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE. Arbitrator, comme je vous l’ai signifiez lorsque vous avez pris cette mission : La zone E9 sous secteur Drusel échappe à tout contrôle de la criminalité depuis plus de deux siècles et l’ensemble des mesures prisent ont toujours été des échecs. C’est une mission spéciale et je vous laisse carte-blanche afin d’apporter des résultats, même minime (Sic).
Marshall Calgen
Adeptus Arbites
+++
Document en encart : Note personnel
- de Gill « Ze Grando » Haddon à Franc Ramirez Franc tu n’es pas là et je déteste écrire. Et j’ai autre chose à foutre que de t’attendre, avec tout le respect que je te dois. Et donc : tu ne me croiras jamais mais je me tape une Arbitrator. Alors une fois sorti du choc initial j’ai tout de suite vu les opportunités. Je crois que je vais pouvoir arrêter toutes ses conneries de gang et faire un vrai truc qui rapporte vraiment !
T’inquiètes pas pour moi je me la joue finaud.
Ton gamin,
Gill
+++
[size=150]Reconversion
[/size]Ce fut un matin de l’ascension. La fête était omniprésente, même dans la sous-ruche. Gill se leva tranquillement et regarda Feydra enroulé dans les draps. Il avait toujours eu un truc pour les femmes plus âgées. Enfin il avait toujours eu un truc avec les femmes. Lorsqu’il la regardait, il ne voyait pas seulement une femme de caractère, peut-être un peu amoché, toujours belle, non il y voyait une opportunité.
La vie est faite d’opportunité.
Par convention, et parce qu’il ne le connaissait pas, il avait toujours dit que l’ascension était aussi son anniversaire. Lock trouver sa prétentieux. Rook à la limite du blasphématoire. Gill lui trouvait sa pratique : pas de risque de l’oublier. La seule question qui demeurait c’était : l’avait-elle fait exprès ? Si elle avait laissé sa putain de plaque tomber par inadvertance de son portefeuille ou si c’était volontaire. Si c’était la première hypothèse, et que donc Feydra avait bien merdé sur toute la ligne, alors son plan été bon. Si elle l’avait fait exprès… Alors il était peut-être marron.
Il ouvrit la fenêtre et siffla un gamin. D’un signe il lui apprit que Franc n’était toujours pas là. Putain, jamais là quand on a besoin de lui. Feydra commença à remuer dans les draps. Gill balança son mégot de cigarette dans la rue.
« Te faut ta cartouche du matin toi. » Gill n’était pas un romantique.
« Cause correct tu veux. Je ne suis pas une de tes putains. » Feydra ne l’était pas non plus.
« Pardon ma chère. C’est la jeunesse qui parle. J’ai vingt et un ans aujourd’hui ! Ca se fête non ? »
- Comme si à trente ans j’étais vieille !
La porte toqua : « C’est Rook. Tout est prêt boss. »
« Merde, bon laisse tomber. On se retrouve se soir… N’oublie pas les papiers. » Il avait dit la dernière phrase dans un murmure et en rajoutant un clin d’œil. Gill s’habilla à la va-vite, coinça ses armes un peu partout, et sorti en quatrième vitesse de la pièce, laissant Feydra regarder le plafond en se demandant si elle avait raison de faire confiance à ce gamin.
Gill et Rook retrouvèrent Lock et Sarge à la planque principale. Là ils s’équipèrent en silence puis firent une dernière mise au point. « Les gars. Putain. On a survécu. On est encore tous là. Tout les quatre. Comme au premier jour. Je ne l’aurais pas cru. Aujourd’hui on va fêter l’ascension de l’Empereur-Dieu à notre manière, et après on va prendre notre retraite de toutes cette merde. Petit bilan d’avant briefing ! Sarge tu t’y colle. »
Sarge : « Ouvrir mon propre bar. A toi Lock. »
Lock : « Me payer mon transporteur de marchandise ! »
Rook : « Retrouver mes parents. »
Gill : « Devenir quelqu’un de respectable… Bon aller les jeunes. On fait une dernière fois le topo et après on s’y colle. Le receleur de Franc va nous acheter une magnifique relique de notre bien aimé saint sauveur Lux qui se trouve être sorti pour la fête de l’Ascension de son petit reliquaire. »
Rook : « Putain c’est quand même un putain de blasphème ! »
Gill : « Mais non vu c’est qu’un emprunt. Une fois qu’on a la relique on file au point de rendez-vous avec Feydra. On y signe les papiers comme quoi on est des contractuelles de l’Adeptus Arbites qui avons subtilisé un objet de valeur afin de tendre un piège à un recéleur d’art connu des services. En échange des risques on a un putain de coup d’effaceur sur l’ardoise plutôt lourde qui est la notre. »
Sarge : « Amen. »
Gill : « Là tu peux gueuler Rook. »
Rook : « Pourquoi ? »
Lock : « Putain t’es trop con c’est dingue ! Il vient d’en faire un de blasphème ! Merde c’est pas croyable. »
Gill : « Bon en route les filles. Sérieux, discipline. Le premier qui déconne, je le descends moi-même. C’est notre dernier coup ensemble après on se dit salut et on trace chacun notre route dans des directions différentes. Vous êtes mes putains de frères mais toutes ces conneries ne me manqueront pas un instant. »
Ils se mirent en route. Sarge avait dégoté une vieille bagnole qu’il avait bricolée avec Lock afin de monter un bélier devant et des panneaux de blindage sur le cul. Sarge devait traverser le cortège de pèlerin fanatique avec afin de faire une diversion. Un bon blindage sur le cul c’est tout ce qu’il avait besoin. Ils chargèrent la caisse et sortirent dans les rues. Elles étaient toutes ras-la-gueule de monde et Sarge avançait au mieux au pas entre les piétons. Heureusement les chapeaux mous, symbole du gang, faisaient leurs effets et les gens se pressé de laisser passer les maîtres du quartier.
Arrivé à l’intersection du boulevard qu’aller prendre les fanatiques (facilement reconnaissable au prospectus haineux placardé sur les murs, l’odeur de barbecue, et aux flagellants en pleine séance d’automutilation) Lock, Rook et Gill sortirent de la caisse et souhaitèrent bonne chance à Sarge. Ils prirent ensuite une petite rue de travers afin de se rapprocher de l’espèce de temple abritant le reliquaire. Lock sorti un pied de biche et fit sauter une plaque d’égout. Les trois s’y glissèrent et attendirent. Dehors c’était encore le petit matin et tout était calme. A l’intérieur de l’égout il n’y avait ni jour ni nuit, juste de la merde et de la pisse 24h/24.
Lock : «Merde… Vraiment on aurait du squatter un logement en vu du reliquaire plutôt que ca. »
Gill : « Pas trouver. Enfin si mais il fallait buter des gens, hors de question d’attirer l’attention et Feydra l’a posé comme condition à l’arrangement – de ne tuer personne pas de ramper dans la merde. On va juste prendre par là sur 40 mètres, commencer à déchaussé les dalles du plafond. Rook t’a bien marqué les dalles ? »
Rook : « Prend-moi pour un con ! Oui c’est bon. J’ai même vérifié deux fois la distance. Et pourquoi c’est moi qui ai fait cette reconnaissance de merde ? »
Gill : «Un terme fort à propos, mais pour répondre à ta question : Parce que c’est toi qui pu le plus naturellement. »
Ils se glissèrent donc dans la merde jusqu’au dalle marqué de croix blanche. Puis s’équipèrent de pique afin d’attaquer le mortier. Ils devaient travailler doucement afin de ne pas faire de bruit. C’était pénible et épuisant. Mais il fallait le faire.
Lock : « Gill. Tu feras quoi après ? »
Gill : « Je sais pas. L’armée peut-être… J’aime bien être le chef et avoir des couillons dans votre genre sous mes ordres. (Il eut un sourire) Enfin j’ai rien de précis. »
Après deux heures ils purent faire jouer les dalles. Ils ne testèrent pas plus loin. L’attente allait perdurer encore…
Sarge n’avait pas menti, il mettait un boxon de tous les diables dehors. Crissement de pneus, hurlements, klaxonnes. Même pas la peine de vérifier l’heure, c’était bon. Ils soulevèrent d’un coup les dalles. Rook avait vu juste, ils étaient dans les chiottes du presbytère. C’est un peu dégoulinant qu’ils menèrent leur assaut. Les gardes du reliquaire furent éliminer sans heurtes à l’aide de fléchettes tranquillisantes (acheté à prix d’or par Lock), facile ils étaient trois, chacun le sien. Deux bonnes poussées du pied-de-biche firent sauter le verrou du reliquaire. 5 minutes plus tard ils étaient de nouveau entrain de ramper dans la merde en direction d’un puits de collection qui allait leur permettre de sortir de en toute sécurité loin des regards indiscrets.
La planque aménagé par Gill avait tout ce qu’il fallait : une comporte d’eau, du savon et des seaux, à boire, à manger, à fumer, des fringues pour se changer, un baril en métal pour cramer tout le reste. Une fois retrouver visage humain Gill regarda sa montre encore une fois.
Lock : « Sarge est à la bourre… »
Personne ne dit rien. Ils attendirent encore une heure.
Gill : « On y va. »
Personne ne dit rien. La réponse de Gill était sans appel.
Ils retrouvèrent Feydra qui avait mis sa tenue des grands jours. Par pur réflexe Lock et Rook se sentirent super mal à l’aise tout d’un coup.
Feydra : « Où est Sarge ? »
Quelle question…
Gill : « Il ne vient pas finalement. On a la relique. Nos papiers d’identités qu’on a bien galérer à retrouver auprès de l’administratum. Le contact de Franc arrive dans dix minutes. On fera dans les grandes effusions plus tard, si ça te gène pas on va signer tout ca vite fait. »
L’instant fut solennel pour Gill. Un peu plus pressé pour Lock et Rook qui ne croyait qu’avec difficulté que ce bout de parchemin qu’ils ne savaient pas lire été l’absolution pour tout les crimes crapuleux de leurs jeunesses. Feydra leur fit un petit topo, Lock et Rook devaient se mettre dans un poste d’observation afin d’identifier les hommes qui allait venir chercher la marchandise. Gill lui devait juste remettre la relique et prendre l’argent. Dès lors les flics allait grouiller comme des cafards et embarqué tout le monde.
Le véhicule se pointa à l’heure prévu. Il était long, noir, blindé. Gill fit un signe avec une lampe, on lui répondit avec des appels de phares. Il se dirigea vers la caisse. La portière avant s’ouvrit et en sorti un putain de gorille en livré, style valet de spire, qui ouvrit la porte arrière. Un vieux Méphistophélès de l’art sorti de sa boite et se dirigea vers Gill. Franc sorti à son tour du véhicule. Gill piqua une petite suée.
+++
Document en encart : Note personnelle
- de Sylvio Calgen à Feydra Crimson
Marqué : A REMETTRE EN MAIN PROPRE. Je n’ai pas apprécié votre implication trop personnelle dans l’affaire dont vous vous êtes occupé. Néanmoins la capture de Franc Ramirez et d’Herbert von Eisenstein sont des points assez significatifs pour que j’oubli votre laxisme.
Néanmoins vous pouvez considérer votre assignation à la zone E9 sous secteur Drusel comme terminer.
Marshall Calgen
Adeptus Arbites
+++
« Feydra… Il faut que je quitte cette putain de planète. Maintenant. »
+++
[size=150]Viktor Murène et le Pistolero
[/size]Le capitaine Pretor, de la Nef de Fer, l’avait convoqué dans son bureau. Dans la chambre du capitaine. Il n’y avait plus été depuis qu’il s’était engagé à bord il y a trois ans. Compte tenu du grabuge de la dernière escale le pourquoi de la convocation était assez évident.
Le capitaine trônait dans son immense fauteuil capitonné. L’immense journal de bord millénaire du vaisseau posé ouvert devant lui. Il écrivait à la plume sur les pages de vélin la traversé qui les occupait en ce moment. Il portait son uniforme, c’était bien une entrevue formelle, Gill portait aussi son uniforme. On allait parler le même langage.
« Viktor Murène. » Le capitaine n’avait pas levé les yeux du journal de bord. Son immense main cybernétique reposa la plume. Il redressa sa tête et son auspex intégré, incrusté sur la partie droite de son crâne, remplaçant un œil emporté par un xeno presque un siècle plus tôt, décortiqua littéralement Gill de la tête au pied. « On m’a apprit que vous et les hommes de la sécurité de bord accomplissiez des missions sous contrat durant les escales. Puis-je avoir des explications quant à cela ? »
Gill prit un instant pour peser ses mots. Il ne l’avait pas appelé par son grade… Le capitaine était en rogne. « Mon capitaine. Je n’ai forcé personne à me suivre et n’ai jamais mis la sécurité du vaisseau en danger. Ces contrats sont des à-côtés permettant à moi et aux hommes de ne pas perdre la main tout en remplissant la cassette du messe. »
Le capitaine referma le journal de bord. Le bruit fut surprenant, comme une chape de plomb. « Voilà qui explique pourquoi nous ne trouvons plus que de l’Amasec de 1er qualités et des liqueurs hors de prix dans la cantine du messe. J’avoue que cette décision de me reverser indirectement une part de vos profits est intelligente mais cela peut s’apparenter à de la subornation de supérieur. Je n’aime pas trop cela. » Il ouvrit un tiroir de son bureau et en sorti un tube métallique fermé. « On m’a dit que vous vous faisiez appeler Pistolero ? Pourquoi cette fantaisie ? »
Gill se racla la gorge. « Mon capitaine j’ai préféré imposer aux hommes l’utilisation de sobriquet afin que le bouche à oreille ne permettent pas de nous identifier clairement. Nous n’acceptons jamais deux contrats de la même personne pour la même raison. »
Le capitaine dévissa le tube et en sorti deux choses. La première une feuille de papier roulé, et la seconde un cigare qu’il alluma. « C’est votre problème Viktor. Vous voulez être un chef. Comme ici ce n’est pas possible car je suis a armes égales avec l’Empereur-Dieu tant que vous êtes à bord de mon vaisseau, dès que vous mettez le pied sur la terre ferme il vous faut à tout prix vous livrez à ce genre d’activité. » Il alluma le cigare. « Je vous ai prit comme Lieutenant de vaisseau parce que vous références sont des plus solides et je n’ai pas été déçu. La discipline règne à bord comme si j’administré encore moi-même les coups de fouet. Vous m’avez remplacé de manière très compétente lorsque j’ai du m’absenter pour descendre sur Scintilla. Mais vos agissements à terre sapent mon autorité à bord de ce vaisseau. Il est hors de question que vous et un de vos hommes mettiez en péril l’autorité ou la hiérarchie sur ce vaisseau. Vous auriez du me demander la permission avant d’accepter des contrats extérieurs aux activités de la Nef de fer. » Gill écoutait attentivement, il sentait le mais arriver. « Vous allez cesser immédiatement et vous cantonner à l’accomplissement des tâches que je vous subordonnerai. » Mais ? « Je devrais vous traduire devant un tribunal de bord et vous faire fouetter avant de vous larguer sur le premier caillou venu où vous crèveriez comme le rampant d’extraction que vous êtes… Mais. » Bingo ! « Vous m’êtes plus utiles vivants et ici que mort et ailleurs. Que je sois damné mais vous êtes de loin mon meilleur officier. Je vous économise les coups de fouet pour vous et les hommes qui se sont compromis avec vous à la condition exclusive que vous fassiez ça pour moi. » Le capitaine lui tendit alors le papier. Gill le déplia et y lu un ordre de mission très fortement récompenser. Il vit aussi la teneur de la mission. Du suicide. Le capitaine épargner le tribunal et le fouet pour la simple raison que c’était bien pire ce qui l’attendait. « Si vous réussissez vous serez entièrement pardonné Lieutenant Murène. »
Lorsque Gill sortit du bureau il était presque pâle. Encore une putain de petite suée. La dernière fois il avait fait mettre au trou celui qu’il considérait comme son père, et sans doute causé par la même occasion la destruction du gang des Hatters. Il se dirigea d’un pas sûr jusqu’au quartier de sécurité. Il y entra sans un regard pour les hommes et se cala sur le canapé.
« Bon je sors du bureau du grand manitou. Vous pouvez vous calmez on n’est pas virer et on échappe même au fouet.
- Putain Viktor t’es royal on était tous persuader que c’était la fin de la grande aventure.
Celui qui venait de parler était un homme de la police de bord, un des boyz les plus anciens, un certain Pedro. Pas de nom. Il faisait des miracles avec une épée tronçonneuse.
- Commencer pas à vous la toucher on va quand même en prendre plein la gueule.
- C'est-à-dire ?
- Déjà on est puni lors des escales. Plus le droit de faire des à-côtés…
- Bah c’est pas plus mal.
Là c’était Maximus qui avait fait la remarque. Un véritable esthète du fusil à pompe. Le genre artiste peintre décorateur d’intérieur à base de gicler de bidoche.
- On a écopé d’une mission spéciale, Gill se sorti une clope et l’alluma, le vaisseau à capter un signal énergétique anormal dans une zone quasi-vide. Normalement on devrait y trouver que des pirates et des contrebandiers voulant faire le raccourci depuis Koronus vers Scintilla, genre amas de corps stellaire avec petite station merdique. L’armateur veut qu’on y fasse un saut et qu’on identifie la source d’énergie.
Un silence évocateur écrasa la salle. Gill repris.
- On a le choix : pirate, option la plus cool de toute. Xeno : option moins cool. Hulk : option pas cool du tout.
Gill avait lu la note et mentait sciemment à ses gars pour les laisser le temps de se faire à l’idée : un Hulk à percuter une station d’exploitation de minerai rare et on est les couillons qui allons explorer les ruines et annoter le niveau de dangerosité de la chose. Le vaisseau va faire un petit crochet, lâcher une valkyrie avec eux à bord et repartir aussi sec. Ils auraient une fenêtre de 12h à tenir dans le cauchemar, fouiller le tout de fond en comble, retrouver le journal de bord du hulk, récupérer les données de surveillance de la station, et s’en tirer. Joyeux programme.
- Prenez votre meilleur matos vu qu’on ne sait pas ce qui nous attend. Soyez paré à tout, sobre et clean. Interdiction de se vider les couilles avant, vous gardez la purée pour le retour.
- Lieutenant, je suis pas le genre à poser des questions connes… Mais c’est pas vraiment un boulot pour nous ?
- J’ai vendu au capitaine qu’on était les meilleurs pour qu’on reste à bord. Il est d’accord avec ce fait. On est ce qui se fait de mieux. C’est exactement comme les autres missions. Sauf que là c’est plus dangereux.
Gill écrasa sa clope dans un cendrier déjà ras-la-gueule. « J’vais sur le pont. » Il sortit et pris la direction de la passerelle. Il avait bien réfléchi. Le capitaine voulait le tester alors il ferait ce truc et après il allait poser ses conditions.
…
Lorsque Gill ouvrit les yeux l’espace emplissait son champ de vision. Il se retourna et vit la valkyrie éventré. La carcasse du Hulk se découper dans la lumière aveuglante du soleil. La station s’était complètement disloquée. Il flottait dans le vide spatial relié à la valkyrie par un câble de sécurité. Sur le ventre de sa combinaison se trouvé un sac scotché à la va vite avec du chatterton. Il se rendit compte qu’il y avait des microgouttelettes de sang qui flottait dans son casque. Il se sentait vide.
Il tira sur le câble jusqu’à retrouver l’intérieur de la valkyrie. Aucune trace d’explosion. La coque avait pourtant comme fondu. La tête de Pedro flotté au-dessus du tableau de commande. Pas de corps. Il se dirigea vers l’arrière de l’appareil. Toujours pressurisé. Il ouvrit le sas de secours et s’y faufila. La porte de l’autre côté était soudé. Il regarda à travers le hublot et vit trois corps, Maximus, Jet et peut-être Klaus ? Impossible de dire s’il était vivant ou mort. Il fit demi-tour, pria l’esprit de la machine de bien vouloir le sortir de la merde intégrale dans laquelle il se trouvait. La valkyrie tressauta lorsque les réacteurs redémarrèrent. Il alluma la radio, brancha le signal de détresse d’urgence à l’attention de la Nef de Fer. Il regarda sa réserve d’oxygène. A moitié vide. Tout va bien. Il tata un peu dans sa combinaison essayant d’identifier quel endroit été plus douloureux que les autres. Ses côtes. Sa jambe droite. Sa clavicule droite. Il avait l’impression de s’être battu avec un champion poids lourds de boxe sous stimm après avoir percuté un rhino de plein fouet. Il survivrait si le capitaine venait les chercher. Il utilisa les commandes de la valkyrie afin de vérifier la viabilité du compartiment pressurisé. Pas de fuite d’oxygène, blindage bien amoché, énergie en berne. Il coupa tout ce qui n’était pas vitale et lança la valkyrie par petite poussée afin de s’abriter du cosmos derrière un petit astéroïde. Gill utilisa ses dernières forces pour ancrer la valkyrie à l’aide d’un grappin. Il retomba dans l’inconscience.
…
« Lieutenant Murène ? C’est votre capitaine qui vous parle ! Sur le pont ! »
Gill ouvrit les yeux. Sa tête était comme une cafetière. « Au rapport mon capitaine. »
« Excellent travail. La réputation que vous vous êtes forgé n’est pas usurper. Je n’aurais pas cru un instant a devoir venir vous chercher, ma surprise fut entière en voyant que vous étiez encore en vie, que trois de vos hommes l’étaient aussi, et que vous aviez tout ce que je vous avez demandé de retrouver. »
« C’est toujours un plaisir. »
« Que c’est-il passé ? Les hommes ne sont guère loquaces. » Le capitaine
« On est… Je… Je n’en sais rien… Je me souviens juste d’avoir mis la valkyrie en mode survie avant de re-sombrer. »
Gill se redressa sur sa couchette. Il devait avoir dans la vingtaine en âge de coccinelle. Le capitaine eu la décence de ne plus jamais l’interroger sur ce qui c’était passé. L’espace doit garder ses secrets.
[size=150]Conclusion
[/size]« Je suis Gill Haddon. J’ai pris le nom de Viktor Murène pour éviter que le seul type que j’aurais pu appeler mon père ne me fasse loger une balle dans le crâne. J’ai toujours su saisir les opportunités quand elles se présentaient. J’ai été tour à tour ganger, gangster, mercenaire, lieutenant de vaisseau. J’ai eu des dizaines d’hommes et de femmes sous mes ordres, certains étaient de vrais frères pour moi, certains étaient bon, d’autre étaient moins bon, mais tous savaient une chose : je n’abandonne jamais, j’ai toujours un plan. Mon enfance et ma jeunesse m’ont appris que la survie et la capacité de survivre étaient les choses qui comptées. Il faut être prêt à tout, paré à l’imprévu, faire les gestes qui comptent au bon moment. Parfois il faut laisser quelqu’un derrière soit, parfois il faut envoyer quelqu’un à la mort. Il faut être un mur stoïque sur lequel les hommes peuvent s’appuyer, ne jamais montrer que l’on a peur, ne jamais montrer que l’on est sérieux. Avoir les bons mots aux bons moments. Instaurer les petits rituels qui formeront l’esprit de corps.
J’ai fait lieutenant de vaisseau pendant deux décennies. Sur des navires différents. J’ai servi sous les ordres de capitaine géniaux, mais aussi sous ceux de sinistre tocard aviné. Je suis apte à faire la police de bord ; à tenir mon quart ; à piloter ; à mener les hommes aux combats - dans la victoire et la défaite. J’ai fais escale presque partout, de la petite station perdu à la lune agricole en passant par la splendeur de Scintilla. On me connait dans tout le secteur, que ce soit comme Viktor Murène ou sous le pseudonyme de Pistolero (parce que je suis un putain de fils de Scintilla). J’ai vu toute la merde que l’espace pouvait offrir, j’ai entendu les murmures et les griffes qui frottent sur le métal. J’ai vu des hommes retourner leurs armes contre eux plutôt que de continuer. J’ai vu tout ça, j’en suis revenu, et j’ai ramené mes Boyz avec moi.
Confiez-moi n’importe quelle mission et des gars pour me suivre : je la mènerai à bien, quoi qu’il en coûte. Et je vous promets que jamais vous ne m’oublierez, peu importe le nom sous lequel je me suis présenté à vous.»